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Culture



Bernard Chalumeau Le 14-11-2014 par B. Chalumeau
 

LE LASER MEGAJOULE               
Ou                
La permanence de notre souveraineté nucléaire malgré l'arrêt des essais.


Le contexte juridique international:

Négocié à Genève entre 1994 et 1996, le traité d'Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN) qui a pour but d'interdire les essais d'armes nucléaires partout sur la planète, rend presque impossible le développement de nouvelles armes ou le développement d'armes de puissances supérieures pour les pays qui en possèdent déjà.

Parmi les Etats signataires du traité, les Etats  Unis d'Amérique, la Chine, l'Egypte, l'Iran et Israël ne l'ont pas ratifié, tandis que la Corée du Nord, l'Inde et le Pakistan ne l'ont pas signé.

À par cela, 182 pays ont signé, dont 153 ont ratifié le Traité en mai 2010, y compris trois États possesseurs d'armes nucléaires : la France, la Fédération russe, et le Royaume-Uni.

Notre système d'armes de dissuasion nucléaire:


Nous avons signé le TICEN après avoir mené à son terme notre dernière campagne d'essais entre septembre 1995 et janvier 1996. Nous serions dotés  actuellement de 500 ogives nucléaires à la disposition du chef de l'Etat, chef des Armées, dont la plus puissante serait de l'ordre de 4,6 Mégatonnes de TNT.

Nous avons privilégié de lancer sur l'adversaire des ogives multiples de moindre puissance notamment depuis nos sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) en nous équipant de missiles balistiques mer-sol (MSBS) de type M51 pouvant projeter de 6 à 10 bombes atomiques de 150kt de TNT jusqu'à 10 000 km de distance avec une précision de 200 m de l'objectif.

MSBS type M 51

Nos SNLE « Vigilant » et « Triomphant » ont été modifiés pour les recevoir, et le « Téméraire » est en cours d'adaptation dans le même but.


SNLE « Le Triomphant » à la mer.

La défense de notre territoire national est basée sur la stratégie de la dissuasion nucléaire.

Elle consiste, et ce même si nous disposons d'un plus petit nombre de bombes et peut être moins puissantes que celles de l'adversaire, à être capable de lancer sur lui des bombes dont les dommages infligés à sa population soient suffisamment épouvantables pour qu'il s'abstienne de commencer par nous en lancer lui-même: qu'il en soit dissuadé.

Le vieillissement de nos ogives:

Mais, encore faut-il que nos bombes soient suffisamment puissantes pour être dissuasives, d'autant que nous nous sommes orientés vers des frappes multiples, ciblées au moyen d'ogives de puissance réduite.

Or, durant leur stockage, les ogives nucléaires vieillissent et les effets de ce vieillissement sur leurs composants peuvent affecter leur sûreté et leur fiabilité à long terme. La sûreté peut être réduite par des changements chimiques ou structuraux des explosifs nucléaires et des détonateurs de nature à altérer la puissance de l'engin.

Les essais en vraie grandeur avaient justement pour but de comparer les puissances des bombes à un instant « t » par rapport à celle qu'elle délivrait quelques années avant, pour juger de leur vieillissement.

Ayant ratifié le traité TICEN, nous fumes confrontés à rechercher d'autres méthodes pour nous assurer de la sûreté et de la fiabilité de nos ogives nucléaires.
La sûreté consiste à s'assurer que les têtes nucléaires ne vont pas exploser à un moment imprévu, alors que la fiabilité vise à s'assurer que les têtes nucléaires vont bien exploser au moment prévu. Si la sûreté est un problème technique, la fiabilité présente des aspects politiques et militaires, donc stratégiques.

Ces deux éléments conditionnant notre stratégie de dissuasion nucléaire.

La simulation numérique et ses limites:

Faute d'essais nouveaux c'est vers la simulation que s'appuie la garantie de fiabilité, de sécurité et de performances des armes nucléaires devant remplacer à terme, les armes actuellement opérationnelles, avec le recours des résultats des essais passés.

Afin d'effectuer des simulations numériques de l'explosion d'une arme nucléaire, la Direction des Applications Militaires (DAM) du CEA, a commencé par se doter du plus puissant ordinateur d'Europe.

C'est l'ordinateur parallèle Tera, fourni par la Société Compaq est d'une puissance totale maximale de 5 téraflops (1 téraflop correspond à une puissance de mille milliards d'opérations par seconde) avec 2650 processeurs à 1Ghz associés à une mémoire vive de 2,5 téraoctets et à des disques durs d'une capacité de 50 téraoctets.

Mais aussi puissants et rapides que soient les ordinateurs, aussi complets que soient les logiciels, les modèles, les codes et les programmes de calcul, la simulation numérique est incapable de reproduire avec la précision requise la multiplicité et la complexité des phénomènes physiques en jeu au sein d'une explosion nucléaire.

Pour être validés, les approximations des logiciels doivent donc être corrigées par des résultats expérimentaux en laboratoire des phénomènes qu'il était possible d'étudier auparavant avec des essais nucléaires en vraie grandeur.

Le laser Mégajoule:

Construit au Centre d'Etudes Scientifiques et Techniques (CESTA) d'Aquitaine, il est destiné à étudier en laboratoire les processus physiques intervenant dans le fonctionnement de l'arme atomique afin de valider les simulations par ordinateur.

Il est dimensionné pour que l'énergie apportée par les faisceaux laser conduise à la fusion d'un combustible nucléaire constitué d'un mélange de quelques milligrammes de deux isotopes de l'hydrogène, le deutérium et le tritium, contenu dans  une coquille en plastique d'environ deux millimètres de diamètre.

Le Laser Mégajoule est une prouesse technologique que seuls, à ce jour, les Américains maîtrisent eux aussi. La source laser, d'un milliardième de joule, est envoyée dans un hall de 125 mètres de long. Après deux allers-retours via des verres ultra sophistiqués, le signal initial est amplifié environ 20 000 fois. Lorsqu'il atteindra la coquille contenant le combustible nucléaire, la température sera aussi élevée que celle du soleil.

Méthode de fusion par confinement inertiel:

La fusion par confinement inertiel utilise des lasers de puissance comme le laser Mégajoule, ou son équivalent américain, le NIF, pour produire un plasma de très haute température (de l'ordre de 10 millions de degrés), mais de très courte durée (de l'ordre de 20 milliardièmes de seconde).



L'énergie du laser Mégajoule (de l'ordre deux millions de Joules), a été calculée de façon à atteindre la mise à feu déclenchant la fusion avec un gain de 10 entre l'énergie produite par les réactions thermonucléaires et l'énergie laser fournie à la cible.

Ce sont 240 faisceaux laser puissants qui convergeront vers la cible pour la porter à la température de fusion requise pour l'expérience.

Seuls les Etats-Unis d'Amérique disposent d'une installation capable de rivaliser avec la nôtre.

Notre première expérience avec le laser Mégajoule devrait avoir lieu fin 2014.

Conclusion:

Au-delà le la fantastique performance technique que constitue la fusion nucléaire par confinement inertiel à l'aide de notre laser Mégajoule, cet équipement constitue une arme stratégique et politique.

En permettant de vérifier, par nous-mêmes et indépendamment de tout autre, la pérennité de nos armes, voire même de les améliorer, elle assure la crédibilité de leur puissance destructrice chez l'adversaire, jetant chez lui l'épouvante associée à notre stratégie de dissuasion nucléaire requise pour la protection de notre sanctuaire national.

Malgré l'arrêt des essais en vraie grandeur, la permanence de notre souveraineté nucléaire est ainsi assurée.

Bernard CHALUMEAU.

Source : « Simuler pour concevoir », Clefs CEA N° 47 – Hiver 2002- 2003.

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Philippe de Villiers: « Je rêvais de retrouver la trace et l'image d'un Saint Louis à l'humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine. Le temps, en l'élevant au-dessus de nos natures, lui a peut-être rendu un mauvais service. Il m'a imposé d'aller puiser aux sources les plus authentiques. Là où repose le trésor des paroles vivantes, laissées par les premiers témoins. Ceux qui ont vraiment connu le roi Louis IX, qui l'ont approché, accompagné depuis l'enfance jusqu'au trépas. J'ai remonté le filet d'eau vive. Je n'ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni m&eirc;me l'insolite. Il m'a fallu plonger dans l'époque, en étudier la vie quotidienne dans ses moindres détails, sentir battre les passions, pour faire revivre un Saint Louis de notre temps. »

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Avec le style et le panache qui ont fait le succès du Roman de Charette et du Roman de Saint Louis, Philippe de Villiers dessine ici le portrait d’une Jeanne loin des stéréotypes, celui d’une &acric;me simple et portée par la grâce, tout entière vouée à la sincérité de son combat – à l’amour de son pays, la France. (Albin Michel)


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