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Territoires



Bernard Chalumeau Le 20-05-2019 par B. Chalumeau
 

LA FABULEUSE CROIX DE LORRAINE


   Nombreux sont ceux qui rattachent l'histoire de la Croix de Lorraine à l'époque de la dernière guerre mondiale lorsqu'elle fut le symbole de tous ceux qui suivirent le général de Gaulle dans son entreprise de libération de notre patrie. Mais ils ignorent que son histoire remonte à des temps très anciens.

Qu'on en juge :

L'histoire de la Croix de Lorraine, si l'on en croit les historiens, remonterait à la période de Notre Seigneur Jésus Christ, puisque nombre d'entre eux prétendent que sa barre transversale la plus courte rappellerait la planchette (titulus crucis) sur laquelle figurait le titre que lui donna Pilate « I.N.R.I » :Iesus Nazareeus Rex Iuaedorum (Jésus de Nazareth Roi des Juifs).

L'historien Eusèbe de Césarée (263- 339), contemporain de l'empereur romain Constantin ( 272 – 322), rapporte dans son ouvrage « Vie de l'empereur Constantin », comment il vainquit son adversaire, le tyran Maxence, qui persécutait les chrétiens :   

À la veille de la bataille décisive du pont Milvius (en 312) sur le Tibre qui l'opposa à Maxence, Constantin, dont la mère était chrétienne, vit dans le ciel une croix lumineuse à double traverse avec cette inscription : « In hoc signo vinci » (Vainquez à la faveur de ce signe). Dans son sommeil, le Seigneur lui apparut avec ce même signe, lui recommandant de faire un étendard de la même forme et de le porter dans les combats pour le garantir du danger.

Constantin obéit, institua l'étendard ainsi défini (dénommé labarum) et vainquit Maxence.  Il se convertit au christianisme et fit de cette religion le culte officiel de l'empire en promulguant en 313  l'Edit de Milan conjointement avec l'empereur Licinius 1er .

Mais les rapports ente le chrétien Constantin et Licinius 1er, attaché au culte des idoles romaines, se détériorèrent rapidement. Constantin dut l'affronter à plusieurs reprises et, toujours sous la protection du labarum, finit par le vaincre lors de la dernière bataille  où Licinius 1er périt.

Plus tard, vers 327 ou 328, toujours selon Eusèbe de Césarée, Hélène, la mère de Constantin, ayant entrepris des fouilles au Golgotha, l'amenèrent à y découvrir trois croix et un écriteau séparé marqué « I.N.R.I », qui ne permettait pas de distinguer la Vraie Croix du Christ. Macaire, l'évêque de Jérusalem,  savait qu'il y avait dans sa ville une Dame de qualité rongée par la maladie. Il déclara à Hélène que la Croix par laquelle la Dame serait guérie serait reconnue pour la Vraie Croix. Les deux premières croix ne lui apportèrent aucun soulagement, mais la troisième la guérit si parfaitement qu'elle reprit des forces et se leva, permettant ainsi de reconnaître la Vraie Croix.   

Une partie de la Vraie Croix resta à Jérusalem, l'autre revint  à l'empereur Constantin à Constantinople. Les morceaux refluèrent vers l'Europe au fur et à mesure des poussées musulmanes et furent vendus, donnés ou volés.

Pour certains, il existe deux types de croix différentes en fonction de la longueur de la barre transversale. Le modèle avec la barre supérieure la plus courte est appelée « croix patriarcale », tandis que celui avec deux barres transversales de même longueur est appelée « double Croix » ou « Croix de Lorraine ». Mais cette distinction parait artificielle dans le langage courant et est appelée « Croix de Lorraine » toute croix avec deux traverses égales ou non.

Une croix à double traverse apparaît sur les chasubles des croisés au royaume Franc de Jérusalem. Le commandant du Mesnil, dans la revue historique de l'Armée, explique que « la Croix de Lorraine se rattache aux croisades et tout spécialement à Godefroid de Bouillon ».

Les patriarches de Jérusalem avaient adopté la double Croix. A la naissance du royaume Franc, l'exclusivité de la double Croix échappe aux patriarches et déjà les chanoines du Saint Sépulcre l'arborent.

Les chevaliers de l'Ordre du Temple, selon certains auteurs, peuvent l'avoir portée eux aussi. Le bibliophile P. Lacroix explique dans son ouvrage « Costumes historiques de France » que « le pape Eugène III en 1146, sur les instances de Saint Bernard  lui-même, ordonne aux chevaliers « de porter une croix rouge sur leur manteau et sur leur poitrine » ; mais si aucun historien ne désigne la forme exacte de cette croix, il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une Croix double, car elle fut portée par la suite par la masse des chevaliers.

Jérusalem occupée par les Francs, les chevaliers, porteurs de ce symbole, mirent leur épée au service des prieurs hospitaliers du Saint Sépulcre pour avoir l'insigne honneur de garder le tombeau vénéré des Chrétiens.

En 1241, un noble croisé baugeois, Jean d'ALLUYE, revint de Terre Sainte avec un reliquaire en forme de Croix à double traverse renfermant un morceau de la Vraie Croix qu'il avait reçu d'un évêque nommé Thomas.  Cette croix aurait appartenu à l'empereur Manuel Comnène, puis au patriarche Gervais qui l'aurait confiée à l'évêque Thomas. Acquise par les cisterciens de la Boissière, site à l'est de Baugé, ils la placèrent dans une chapelle de leur abbaye qui prit le nom de « La Vraie Croix ». Les ducs d'Anjou, possédant un château a Baugé, venaient souvent faire leurs dévotions à cette relique.


Staurothèque de la Vraie Croix
(Musée du Louvre)

Pendant la guerre de Cent ans, la croix est mise sous la protection de duc d'Anjou. Le 12 juillet 1359, Louis 1er l'expose dans la chapelle du château d'Angers.

En 1360, Louis 1er d'Anjou (1339-1384) crée l'Ordre de chevalerie « L'Ordre de la Croix d'Anjou » et met à l'honneur la Croix à double traverse en dotant l'Ordre d'un blason la portant.



En 1364, le roi de France Charles V, frère de Louis 1er d'Anjou lègue sept cents francs or à l'abbaye de la Boissière dont cinq cents destinés à dire des messes à perpétuité en l'honneur de la Sainte Croix. Il fait embellir à Paris la Croix à double traverse, série d'or et de pierres précieuses qui devint le symbole de la famille d'Anjou.


Croix d'Anjou
(Tiré d'un fragment de la Vraie Croix)

Louis 1er crée la Confrérie de la Vraie Croix et fait broder une Croix à double traverse sur la tapisserie de l'Apocalypse (1377 - 1382).

C'est avec le roi René 1er le Bon (1409- 1480) que l'on vit apparaître la Lorraine dans la troisième maison d'Anjou. Marié à Isabelle de Lorraine, fille de Charles II duc de Lorraine, René 1er sera duc de Lorraine à la mort de son beau père en 1431 avant de gagner bien d'autres titres : comte de Provence, duc d'Anjou, roi de Naples et roi de Jérusalem. René duc d'Anjou adopta la croix à double traverse sur ses armes et ses monnaies.

Après avoir été battu par Charles le Téméraire et conduit à signer le traité de Nancy, le petit fils de René 1er, René II se ressaisit pour reprendre ses terres et choisit la Croix d'Anjou comme signe de ralliement pour ses troupes et s'opposer à la Croix de Saint André portée par les ducs de Bourgogne. Charles le Téméraire est battu devant Nancy et meurt en 1477.

Après cette victoire, le signe de ralliement sera pour tous les Lorrains un symbole patriotique puissant. Depuis cette date, en héraldique, la croix patriarcale prend le nom de « Croix de Lorraine ».

C'est ainsi que la Croix d'Anjou devint Croix de Lorraine.


Par ailleurs, la croix patriarcale fut le premier emblème des rois de Hongrie. Il figure sur leurs premières armoiries et sur les monnaies hongroises à partir de Bela III roi de Hongrie (1172-1196). Par mariage, le royaume de Hongrie passe à la maison d'Anjou-Sicile et l'on voit Louis 1er de Hongrie porter la croix double sur ses armoiries.

En 1663, le duc Charles V de Lorraine se met au service de l'empereur Léopold 1er de Habsourg et sauvera Vienne des Turcs en 1664 en se réclamant de la croix à double traverse. Il devint duc de Lorraine et de Bar de 1675 à 1690. 

Au cours de la seconde guerre mondiale, la France Libre l'adopta pour symbole suite à la proposition de l'amiral Muselier faite au général de Gaulle le 1er juillet 1940, en présence du capitaine de corvette Thierry d'Argenlieu pour s'opposer à la croix gammée. Le 16 novembre 1940, le général de Gaulle, en tant que chef des « Français Libres », créa l'Ordre de la Libération dont l'insigne prestigieux entre tous, puisque attribué seulement à 1038 compagnons, représente à l'avers une Croix de Lorraine adossée à un glaive et au revers l'inscription :

« Patriam servando Victoriam tulit » : (« En servant la Patrie, il a remporté la victoire »).




Croix de Compagnon de la Libération

Il distinguait les personnes, les unités combattantes et les collectivités civiles qui se sont particulièrement signalées pour la libération de notre patrie.

L'Histoire montre donc que ceux qui se sont réclamés de la Croix à double traverse et plus tard, de la Croix de Lorraine, sont sortis vainqueurs dans les combats qu'ils ont engagés ; combats qui, en fin de compte, consistaient à rétablir la souveraineté de la France sur ses terres.


C'est la raison pour laquelle  l'alliance pour la souveraineté de la France l'a incorporée dans son logo.

Quiconque la porte, consciemment ou non, place son combat à un niveau supérieur à tout les autres, au niveau spirituel, c'est-à-dire celui de la transcendance. Il se hausse ainsi à un niveau de dignité dont lui-même ne peut avoir réellement conscience.

Aux yeux de tous, de celui qui arbore la Croix de Lorraine sur son drapeau, sa bannière, son brassard, son écusson, émane une force étonnante, celle de la Volonté.

Il est la volonté qui rassemble dans la certitude de la victoire.

 
Engagé dans le combat pour le salut de la Patrie, il devient le symbole du bon droit, le bon droit qui procure une force étonnante aux combattants.



Croix de Lorraine de Chelles (Seine et Marne)

C'est ainsi qu'au cours du temps, des hommes ont réussi des prouesses hors du commun, allant bien au-delà de leur simple condition d'hommes. Des prouesses dont eux-mêmes, sans doute, ne se seraient pas crus capables avant que de les avoir accomplies. C'est leur foi en eux-mêmes, mais aussi et surtout leur certitude d'avoir à accomplir une mission supérieure dont ils se sentent investis, qui leur a permis de réaliser l'impossible.

Et n'oublions jamais que Jeanne d'Arc nous vint de Lorraine….

Sans être jurisconsultes nos compatriotes aujourd'hui savent d'instinct que ce régime est félon, que depuis l'abominable traité de Lisbonne, il est bâti sur l'illégitimité et sur le mensonge.  Ils perçoivent parfaitement qu'une nation privée de sa souveraineté ne peut avoir à sa tête un gouvernement légitime.


Insigne de la France Libre
dit "le perchoir"

Puissent-ils, comme leurs glorieux anciens, de nouveau s'emparer de la Croix de Lorraine en l'arborant partout, sur leurs étendards, leurs bannières, leurs  brassards, leurs épinglettes, leurs affiches,  pour qu'ils profitent de son immense puissance pour les guider, une fois de plus vers le salut, par le rétablissement de la souveraineté de la France et de son peuple sur sa terre.

Bernard CHALUMEAU.

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